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Claire in KZ
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21 septembre 2010

Mariage chic : Diyar et Saltanat

Hasard du calendrier, ce week-end, nous étions invités à deux mariages. Une première pour nous dans ce pays.

Samedi, c'était le mariage de Diyar et Saltanat, Diyar étant un jeune collègue de mon mari. Un mariage chic organisé au restaurant Khan Tengri à Almaty.

En ce jour d'automne, il pleuvait des cordes. Mais les deux fiancés étaient tellement beaux qu'ils ont fait oublier à tout le monde les 9°C qu'il faisait à l'extérieur... Jugez plutôt : 22 ans tous les deux (oui, ici on se marie tôt en général, au début de la vingtaine pour les filles, et plutôt entre 27 et 30 ans pour les garçons), elle sortant de la meilleure fac de commerce d'Almaty (Kimep), travaillant dans un cabinet d'audit, et lui recrue prometteuse dans son entreprise.

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Les invités étaient nombreux : une noce de 150 personnes est considérée comme normale au Kazakhstan, alors que chez nous c'est déjà le mariage du siècle. Certains de nos voisins de table nous ont confirmé que certains mariages pouvaient réunir jusqu'à 400 personnes, surtout à la campagne. Et si on oublie une seule personne, la honte retombe sur toute la famille. Cousins, voisins, amis et amis des amis sont donc de la partie, quitte à s'endetter sur cinq ans. Apprenant que j'étais Française, quelqu'un m'a même demandé pourquoi je n'avais pas ramené de copines... (Il avait probablement un peu abusé de l'excellent cognac qui nous était servi en continu, héhé.)

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Les invités étaient conviés à 17h mais la cérémonie n'a commencé qu'à 19h. Apparemment, c'était normal (beaucoup de personnes ne sont d'ailleurs arrivées que plus tard...). La famille avait vu les choses en grand. Un orchestre classique était là, ainsi qu'un DJ, un couple de superbes danseurs russes, divers chanteurs et joueurs de dhombra. Quant au faste de la table... incroyable ; on était déjà calés après l'entrée ! Et pour nous distraire entre deux plats, des comédiens étaient même de la partie, nous faisant mourir de rire même si on n'y comprenait rien... Ils nous ont rappelé les Vamps, déguisés qu'ils étaient en vieilles dames qui négociaient le prix de la fiancée en se battant comme JC Van Damme dans "Tous les Coups sont Permis".

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Les mariés ont fait leur apparition en fanfare sur un tapis blanc. Puis le marié s'est retiré, et la mariée, entourée de sa mère et d'une autre femme dont j'ignore la fonction, est restée plantée là en faisant profil bas. L'animateur a commencé à citer tous les invités par groupes en psalmodiant leur nom, chaque appel étant entrecoupé d'une pause musicale. Chaque personne appelée vient alors déposer un billet de banque dans un récipient prévu à cet effet. Quand il est plein, on a le droit de découvrir le visage de la mariée, qui soulève alors son voile. Saltanat avait opté pour un voile à l'occidentale, mais vous verrez dans le prochain article à quoi ressemble le voile traditionnel.

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Ensuite les fiancés font quelques aller et retours sur le tapis avant de s'avancer vers ce qui fait office d'autel (une sorte de table surmontée d'une pergola artificielle) et d'échanger leurs oui et leurs alliances. Les 150 invités sont plus ou moins intéressés par ce moment qui est pour nous Français le point culminant d'une cérémonie de mariage. Apparemment pas ici, certains commençaient même à bouffer pendant, ou plaisantaient sur le nom de la fiancée qui signifie... "cérémonie" !

Le dîner commence ensuite officiellement. Les mariés sont installés sur une estrade au fond de la salle, devant une table garnie à laquelle ils ne toucheront pas vraiment : en effet, les invités sont appelés groupe par groupe pour adresser leurs félicitations aux mariés, et leur remettre l'enveloppe bien garnie qui fait ici office de cadeau de mariage. Et 150 voeux personnalisés (quelquefois longs, certains devenant lyriques), ça fait beaucoup ! Ils doivent rester debout jusqu'à la pause musicale qui rythme les appels, pendant laquelle ils reçoivent leurs enveloppes.

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Nous, les invités, on est tranquilles, en fait. A part les quelques minutes angoissantes où on doit faire un discours (je l'ai fait en français et mon mari en japonais, ce qui a bien fait rire la salle, mais on ne se voyait vraiment pas le faire en russe... voire pire, en kazakh), ce n'est qu'un interminable festival gastronomique. Produits traditionnels tels que le lait de chamelle (choubat) ou le beshbarmak (ragoût de mouton sur lit de pâtes) se mêlaient à des mets raffinés tels qu'oeufs de saumon sur canapés en pâte feuilletée et cognac made in Kazakhstan (j'ai fait une découverte : il est excellent).

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Pour faire descendre tout ça (et commencer un long travail d'élimination des calories) il fallait aussi danser entre-temps.

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Mais les meilleurs danseurs étaient sans conteste les mariés... qui s'étaient certainement entraînés pour l'occasion ! Ici, ils n'ouvrent pas le bal, mais ils le ferment. Je me souviens encore de Diyar qui me racontait en mars qu'il allait demander la main de sa petite amie, qu'il avait acheté une bague, et lui préparait la surprise, un peu inquiet... Manifestement il n'avait pas à s'inquiéter : vu sa mine radieuse le jour J, je suis sûre qu'elle a dit oui tout de suite !

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Quand les 150 invités ont eu fini de faire leur discours, on a amené le gâteau, et les mariés l'ont coupé. Puis ceux à qui il restait encore de la place l'ont mangé. (Personnellement, j'ai juste piqué un peu du glaçage, miam !) Pour finir, on a apporté sur chaque table des cadeaux pour les invités. Quel faste ! Concrètement, tout est posé sur un gros plateau et chacun se sert à sa guise, il y en a pour tous les goûts : pochettes kitsch, foulards, bouteilles de vodka, chapeaux traditionnels, sachets de chocolats...

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Je suis repartie avec une pochette zébrée d'un goût discutable et avec un chapeau masculin qu'un vieil homme surgi d'on ne sait où est venu furtivement me poser sur la tête ; mon mari, lui, a hérité de deux bouteilles de cognac et vodka... Il était minuit, horaire somme toute raisonnable. Tout était réglé comme du papier à musique, même notre ivresse raisonnable... Mais il fallait remettre ça le lendemain... Jour du mariage de Iermann, qui fera l'objet du prochain article !

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Commentaires
C
Ben en fait, des personnes pouvaient traduire, mais de toute façon, toute la salle ne parlait qu'en kazakh donc ça aurait déjà fait tache... On essaiera de mieux se préparer la prochaine fois, c'est certain ! Peut-être pour dire quelques mots en kazakh, cette langue atrocement difficile à prononcer...<br /> Originale, ta méthode avec ton mari ! J'y penserai !
R
wow magnifique! merci pour les photos!! <br /> dommage par contre tu aurais du t'essayer au russe!!! lol nous on y a eu droit deux fois et maintenant notre numéro est réglé mon homme parle en français je traduis en russe (de manière approximative, donc rires assurés) , puis je parle en français et mon homme traduit (de manière tout aussi approximative donc re rire lol )
C
> Margareth : la saison des mariages est la belle saison, avec un pic en été. Toutefois, on ne se marie pas pendant le ramadan...<br /> > Dvorah : j'y pense de plus en plus, mais j'ai probablement fait quelques erreurs de type "encyclopédique" dans certaines descriptions et cela nécessiterait d'être revu et corrigé... Pour l'instant ce n'est qu'un blog perso ! ^^
D
Dis donc, c'est super, tu en fais de belles expériences. De quoi éditer un joli récit de voyages !
M
Septembre serait donc la saison des mariages au Kasakhstan ? Ne dit-on pas mariage pluvieux, mariage heureux (dans nos provinces) ? Quoiqu'il en soit les mariés étaient jeunes et beaux et avaient l'air heureux, le décor grandiose, la soirée réussie si l'on en croit ton reportage. Ce sera donc un plaisir de lire (et de regarder les photos) de celui de Iermann !
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